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Qu'est-ce qu'un autogire
Découvrez ce qu'est un autogire : fonctionnement, usages, vol en autogire, législation et baptême d’autogire dans l’aviation légère.
L’autogire, souvent méconnu du grand public, occupe une place particulière dans l’univers de l’aviation légère. Ni avion, ni hélicoptère, cet appareil hybride repose sur un principe aérodynamique distinct : la voilure tournante libre. Inventé au début du XXe siècle par l’ingénieur espagnol Juan de la Cierva, l’autogire est doté d’un rotor principal non motorisé qui autorise un vol en autorotation, complété par une propulsion assurée par une hélice classique.
Ce type d’aéronef est utilisé dans différents contextes : loisirs, surveillance, prises de vue aériennes, agriculture ou encore missions de formation. Le vol en autogire offre une sensation de stabilité à basse vitesse, avec une visibilité étendue grâce à une cabine souvent ouverte. De plus en plus de structures proposent des baptêmes d’autogire, permettant à chacun de monter à bord avec un instructeur pour un vol de découverte.
Avec des vitesses de croisière allant de 80 à 160 km/h, une consommation de carburant généralement inférieure à celle d’un petit avion, et une distance de décollage relativement courte, l’autogire s’impose comme une alternative crédible dans le domaine de l’aviation de loisir. En France, ces appareils sont réglementés sous la catégorie ULM (ultra-léger motorisé), avec une législation adaptée.
Cet article propose d’expliquer de manière claire ce qu’est un autogire, comment il fonctionne, dans quels contextes il est utilisé, quelles sont ses performances, son encadrement légal et les possibilités concrètes pour voler en autogire ou effectuer un baptême d’autogire.
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Un autogire : définition, origine et fonctionnement
Une définition technique de l’autogire
L’autogire est un aéronef à voilure tournante libre. Il se compose principalement d’un rotor non motorisé et d’une hélice propulsive. Contrairement à un hélicoptère, le rotor principal d’un autogire n’est pas entraîné par un moteur en vol. Il tourne uniquement grâce au flux d’air relatif, généré par l’avancement de l’appareil.
La propulsion est assurée par une hélice, située à l’avant ou à l’arrière, comme dans un avion. Ce dispositif fournit la poussée nécessaire pour faire avancer l’appareil, ce qui met le rotor en rotation et permet la sustentation.
La structure d’un autogire comprend généralement une cellule simple, un moteur à pistons, un rotor libre de 6 à 8 mètres de diamètre, une ou deux places en tandem ou côte à côte, et un empennage destiné à la stabilité directionnelle.
Une distinction claire avec avion et hélicoptère
L’avion utilise des ailes fixes pour générer de la portance. Il a besoin d’une vitesse minimale pour maintenir le vol. Son hélice ou ses réacteurs assurent la poussée.
L’hélicoptère, quant à lui, utilise un rotor motorisé. Ce rotor génère à la fois la portance et la propulsion. Il peut décoller et atterrir à la verticale, stationner en vol, ou reculer.
L’autogire combine certains éléments des deux : il possède une hélice pour se déplacer, comme un avion, mais sa portance vient d’un rotor tournant librement, comme un hélicoptère. Il ne peut pas voler sur place, ni reculer, mais il peut décoller et atterrir sur des distances très courtes, souvent inférieures à 100 mètres.
Une invention née des limites de l’aviation des années 1920
L’autogire a été inventé en 1923 par Juan de la Cierva, ingénieur espagnol. Il cherchait à concevoir un appareil capable de voler à basse vitesse sans décrocher brutalement. À cette époque, les avions perdaient leur portance de manière soudaine en cas de perte de vitesse. L'idée d’un rotor librement tournant est née pour pallier ce problème.
Son premier modèle réussi, le C.4, a volé en janvier 1923. L’innovation majeure était l’autorotation contrôlée, garantissant un vol plus stable et plus sûr à basse vitesse. L’invention a été testée, puis adoptée par plusieurs forces armées, avant de tomber dans l’oubli après la Seconde Guerre mondiale, avec la montée en puissance de l’hélicoptère.
Un fonctionnement basé sur l’autorotation
L’élément clé de l’autogire est le principe d’autorotation. Le rotor tourne sans être alimenté mécaniquement par le moteur. Il entre en rotation grâce à l’air qui le traverse de bas en haut lorsque l’autogire avance. Ce flux d’air relatif fournit la portance nécessaire.
En vol, l’hélice propulsive (entraînée par un moteur classique de 80 à 120 chevaux) assure l’avancée. Plus l’appareil avance, plus le rotor tourne vite, et plus la portance est importante. En cas de panne moteur, l’autogire continue à planer grâce à l’autorotation, ce qui augmente la marge de sécurité lors d’une panne.
La commande de direction s’effectue par des gouvernes classiques et par l’inclinaison du rotor. En revanche, contrairement à l’hélicoptère, l’autogire ne nécessite ni rotor anti-couple, ni système complexe de transmission.
Les performances typiques d’un autogire sont une vitesse de croisière comprise entre 100 et 140 km/h, un plafond de vol autour de 3000 mètres, et une autonomie d’environ 500 kilomètres avec un réservoir de 50 litres.
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Comment fonctionne un autogire ?
Une structure simple et fonctionnelle
Un autogire se compose de quatre éléments essentiels : une cellule, un rotor, un moteur avec son hélice, et un empennage. La cellule accueille le pilote et, selon le modèle, un passager. Elle peut être ouverte ou fermée. Elle repose sur un châssis tubulaire ou composite et intègre les commandes de vol, le réservoir, les instruments, et le train d’atterrissage.
Le rotor principal, généralement constitué de deux pales longues en aluminium ou en fibre de verre, est monté sur un mât vertical au-dessus de la cabine. Sa rotation assure la portance. L’empennage arrière, formé de plans verticaux et horizontaux, stabilise la trajectoire en vol.
Le moteur, souvent un Rotax 912 ou 914, fournit entre 80 et 115 chevaux. Il entraîne une hélice à deux ou trois pales. Celle-ci est généralement installée à l’arrière (configuration « pousseur »), mais peut aussi être placée à l’avant (configuration « tracteur »). Le refroidissement du moteur est assuré par air ou liquide.
Un rotor non motorisé en rotation libre
Le rotor principal tourne librement. Il n’est pas connecté au moteur pendant le vol. Lors de l’accélération au sol ou dès que l’autogire prend de la vitesse, l’air relatif s’écoule vers le haut à travers le rotor. Ce flux d’air le fait tourner, générant ainsi de la portance. Ce phénomène est appelé autorotation.
Au sol, avant le décollage, le rotor peut être lancé par un pré-lanceur mécanique ou électrique. Cela permet d’atteindre environ 200 tours par minute avant l’accélération. Dès que l’appareil roule, le flux d’air prend le relais et augmente le régime du rotor jusqu’à environ 350 tours par minute, selon les modèles.
Une hélice propulsive selon deux configurations
L’hélice fournit la poussée nécessaire à l’avancement de l’autogire. Dans la majorité des cas, elle est montée à l’arrière de la cellule. Cette configuration « pousseur » offre une vue dégagée à l’avant, ce qui est recherché dans les vols d’observation ou les baptêmes d’autogire.
Dans certains modèles, notamment anciens ou inspirés de l’aviation traditionnelle, l’hélice est placée à l’avant (configuration « tracteur »). Ce choix modifie l’aérodynamique, mais le principe général de vol reste inchangé.
La propulsion dépend d’un moteur thermique, le plus souvent un Rotax 912 (100 ch) ou 914 (115 ch, turbo). Ces moteurs consomment en moyenne entre 12 et 18 litres par heure de carburant sans plomb, soit un coût de fonctionnement d’environ 25 à 35 € par heure, hors maintenance.
Un décollage court, un vol stable, un atterrissage doux
Le décollage s’effectue en deux temps : le prélancement du rotor, puis l’accélération au sol. Dès que la vitesse de roulage atteint environ 40 à 60 km/h, le rotor entre en autorotation rapide, et l’autogire quitte le sol sur une distance comprise entre 20 et 100 mètres, selon le vent et la charge embarquée.
En vol, l’appareil est dirigé à l’aide d’un manche qui incline le plan du rotor. Les gouvernes arrière assistent le contrôle en lacet. La vitesse de croisière typique est de 100 à 140 km/h, avec une marge de vol entre 30 km/h (vitesse minimale) et 160 km/h (vitesse maximale).
L’atterrissage s’effectue à vitesse réduite, généralement 30 à 50 km/h, sur une distance d’environ 15 à 30 mètres. La faible vitesse d’approche limite les contraintes sur le train d’atterrissage.
Une comparaison avec un ULM 3 axes
L’autogire est classé comme un ULM classe 4. Comparé à un ULM 3 axes, il offre plusieurs différences notables :
* Il nécessite moins d’espace pour le décollage et l’atterrissage.
* Il est plus stable en atmosphère perturbée, car il ne décroche pas.
* Il peut voler plus lentement, ce qui facilite l’observation.
* Il ne permet pas de vol plané longue distance comme un ULM à voilure fixe.
* Sa consommation est légèrement supérieure, mais son entretien est similaire.
Ces caractéristiques font de l’autogire un appareil adapté au vol de loisir, à la surveillance ou à l’école de pilotage. Il est notamment utilisé pour les baptêmes d’autogire dans des zones touristiques comme les Cévennes, la Dordogne ou le Luberon.
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Les usages de l’autogire aujourd’hui
Une aviation de loisir en plein développement
L’autogire est aujourd’hui utilisé dans l’aviation de loisir pour des circuits touristiques, des vols d’initiation ou des formations. Sa maniabilité, sa vitesse modérée et sa bonne visibilité en font un appareil apprécié pour les vols courts. Les passagers sont souvent installés dans une cabine ouverte ou vitrée, ce qui permet une observation directe du paysage.
De nombreux sites touristiques en France proposent des baptêmes d’autogire. On peut par exemple survoler la baie du Mont-Saint-Michel, les châteaux de la Loire ou les falaises du Cap Blanc-Nez. Le vol dure entre 15 et 40 minutes, selon le forfait choisi. Les tarifs varient de 60 € à 140 €, en fonction du lieu, de la durée et du type d’appareil utilisé. Le passager est accompagné d’un instructeur, ce qui garantit le respect des conditions de sécurité imposées par la Direction générale de l’aviation civile.
Plusieurs écoles ULM forment également au pilotage de l’autogire. La formation dure entre 15 et 30 heures de vol, réparties sur plusieurs semaines. Le coût d’une formation complète se situe entre 2 500 € et 4 000 €, incluant la location de l’appareil, l’instructeur et l’assurance.
Une solution efficace pour les missions de surveillance
L’autogire est utilisé pour des missions de surveillance dans des environnements variés. Grâce à sa faible consommation, sa capacité à voler à basse altitude et à basse vitesse, il permet de suivre des itinéraires précis avec un bon rendement économique.
Il est employé pour la surveillance forestière, notamment pour repérer les départs de feu ou surveiller les zones sensibles. Son coût opérationnel réduit permet d’effectuer des patrouilles régulières sans mobiliser des moyens lourds comme un hélicoptère.
En zone littorale, l’autogire peut suivre les côtes pour détecter les pollutions, observer les flux de plaisance ou repérer des dangers pour les baigneurs. En agriculture, certains exploitants l’utilisent pour inspecter des parcelles sur de grandes distances ou pour repérer des problèmes d’irrigation ou de ravageurs.
Sa faible empreinte sonore, en dessous de 65 dB à 100 mètres, limite l’impact sur la faune. Il peut donc être utilisé dans des zones protégées, sous réserve d’obtenir les autorisations nécessaires.
Des usages professionnels variés
Au-delà du loisir et de la surveillance, l’autogire trouve sa place dans plusieurs applications professionnelles. Il est utilisé pour la prise de vue aérienne, notamment par des photographes ou vidéastes spécialisés. Son faible coût à l’heure de vol et sa capacité à voler lentement en ligne droite sont des atouts techniques.
Des sociétés spécialisées s’en servent également pour l’inspection de lignes électriques, de pipelines ou de voies ferrées. Dans ces secteurs, il remplace parfois l’hélicoptère sur des missions simples, avec un budget réduit. Il est aussi utilisé dans certaines zones minières ou industrielles pour des missions de surveillance périodique.
Certaines collectivités locales ou services techniques de grandes entreprises ont recours à des prestataires disposant de gyrocoptères pour des inspections ponctuelles. Il peut également être équipé d’une caméra thermique ou d’un capteur multispectral, permettant d’élargir ses usages dans l’analyse de terrain ou la gestion d’infrastructures.
Une flotte encore limitée mais en croissance
En France, les autogires sont classés ULM de type 4. En 2024, le registre ULM recensait environ 800 autogires immatriculés, avec une progression régulière ces dix dernières années. La majorité de ces appareils sont utilisés à titre privé, mais près de 20 % sont exploités par des structures professionnelles ou des écoles de vol.
En Europe, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Espagne disposent également de flottes significatives. L’Allemagne comptait environ 1 000 autogires en activité fin 2023. Le marché reste dominé par quelques constructeurs comme AutoGyro GmbH (Allemagne), Magni Gyro (Italie) ou ELA Aviation (Espagne). Ces fabricants proposent des modèles biplaces homologués, adaptés au vol école ou aux applications civiles.
La réglementation européenne ULM varie selon les pays, ce qui limite encore l’harmonisation des pratiques. Toutefois, la demande augmente, notamment pour les usages environnementaux, agricoles ou touristiques. Le faible coût d’exploitation, de 30 à 50 € de l’heure, permet à de petites structures de proposer des prestations sans investissement lourd.
Réglementation et formation pour voler en autogire
Un classement en ULM encadré par la DGAC
En France, l’autogire est classé dans la catégorie ULM de type 4, selon la réglementation de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Ce classement implique une réglementation spécifique, distincte de celle des aéronefs certifiés. L’autogire n’a pas besoin de certificat de navigabilité, mais il doit respecter des limites techniques précises : masse maximale au décollage de 560 kg, y compris le carburant, le pilote et un éventuel passager.
L’appareil doit être immatriculé. Chaque autogire reçoit une carte d’identification ULM, délivrée par la DGAC après inspection des documents du constructeur ou de l’importateur. Le propriétaire est responsable de la conformité de l’appareil, de son entretien, et de son assurance.
Le vol en autogire n’est autorisé que de jour et en conditions météorologiques de vol à vue (VFR). Le survol des agglomérations, des rassemblements ou des zones sensibles est soumis à des restrictions. Il est obligatoire de respecter des altitudes minimales de vol, en général 150 mètres au-dessus du sol en rase campagne, et 300 mètres en zone habitée.
Un brevet spécifique pour piloter un autogire
Pour piloter un autogire, il faut détenir un brevet ULM classe 4. Il s’agit d’un brevet spécifique à cette classe d’appareil. Il est délivré après une formation dans un centre agréé par la DGAC. Le pilote doit avoir au minimum 15 ans pour entamer la formation, et 16 ans révolus pour se présenter au test en vol.
La formation comprend une partie théorique et une partie pratique. Le tronc commun théorique couvre la réglementation, la météo, la mécanique de vol et la sécurité. Il est commun à toutes les classes ULM. L’examen se passe sous forme de QCM organisé par la DGAC. La réussite à cet examen est obligatoire avant de pouvoir voler seul.
La formation pratique dure généralement 20 à 30 heures de vol, selon les capacités de l’élève. Elle se réalise en double commande avec un instructeur, puis en solo sous supervision. Le pilote apprend le décollage, le vol en palier, les manœuvres d’urgence et l’atterrissage. Un test final est réalisé avec un instructeur pour valider les compétences.
Des coûts accessibles pour une aviation légère
Le coût d’une formation complète pour voler en autogire est estimé entre 3 000 € et 5 000 €, selon les régions, les écoles et la durée nécessaire. Ce prix comprend les heures de vol, l’enseignement théorique, la location de l’autogire, le carburant et les frais d’examen. Des forfaits sont souvent proposés par les écoles agréées.
Les pilotes doivent souscrire une assurance responsabilité civile, obligatoire pour tous les ULM. Son coût moyen est d’environ 80 à 150 € par an, en fonction des garanties. Une assurance individuelle complémentaire peut être souscrite pour couvrir les dommages corporels.
Après l’obtention du brevet, le pilote peut acheter un autogire ou en louer un. Le prix d’un autogire neuf se situe entre 35 000 € et 80 000 €, selon les modèles et les équipements. Certains clubs proposent des locations à l’heure de vol, à un tarif moyen de 80 à 120 €.
Un cadre précis pour les baptêmes d’autogire
Le baptême d’autogire est une activité autorisée sous certaines conditions. Le pilote doit être titulaire d’une qualification spécifique appelée autorisation d’aptitude à l’emport passager. Elle s’obtient après 40 heures de vol en tant que commandant de bord, dont 10 heures sur le type d’autogire utilisé, et une formation complémentaire en école.
Les appareils utilisés doivent être déclarés auprès de la DGAC pour les vols biplaces payants. Le pilote ne peut pas réaliser de vols commerciaux, mais il peut être rémunéré dans le cadre d’une activité déclarée d’initiation au vol ou de découverte du paysage. Les circuits doivent être réalisés au départ et au retour d’un même terrain, sur une durée limitée, en général inférieure à 40 minutes.
Les passagers doivent être informés des conditions de sécurité, porter un casque avec liaison radio, et signer une décharge d’information avant le vol. Le poids maximal autorisé dépend de la capacité de l’autogire, en général jusqu’à 100 kg par passager.
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Performances techniques et caractéristiques
Une vitesse adaptée aux vols courts et à basse altitude
La vitesse de croisière d’un autogire se situe généralement entre 90 et 130 km/h, selon le modèle et les conditions de vol. Certains appareils plus puissants atteignent 160 km/h en régime stabilisé. La vitesse minimale en palier est d’environ 30 à 40 km/h, ce qui permet des vols lents et stables, utiles pour l’observation au sol ou les prises de vue aériennes.
La vitesse maximale admissible (Vne) est fixée par le constructeur. Elle dépasse rarement 170 km/h, car les limites mécaniques du rotor libre imposent un seuil de sécurité. L’autogire n’est pas conçu pour le vol rapide, mais pour un vol contrôlé à basse vitesse.
Des distances de décollage et d’atterrissage très courtes
L’un des atouts majeurs de l’autogire réside dans sa capacité à décoller et atterrir sur de très courtes distances. En conditions optimales, le décollage peut s’effectuer sur 30 à 80 mètres, en fonction du poids embarqué, du vent de face et de l’état de la piste. Un terrain en herbe ou une piste en dur suffit, sans besoin d’aérodrome équipé.
L’atterrissage est encore plus court. En cas de freinage efficace et bon contrôle de l’appareil, l’autogire peut se poser sur 10 à 30 mètres. Cela le rend compatible avec des terrains privés, des aérodromes secondaires ou des zones agricoles dégagées.
Ces capacités d’opération sur terrain réduit offrent un avantage logistique. Elles permettent aux professionnels ou aux pilotes de loisir d’utiliser des pistes sommaires ou d’intervenir dans des zones isolées, avec peu d’infrastructures.
Une consommation contenue pour un aéronef motorisé
Un autogire équipé d’un moteur Rotax 912 (100 chevaux) ou 914 (115 chevaux) consomme entre 12 et 18 litres de carburant par heure de vol. Le carburant utilisé est généralement du SP98 ou du carburant aviation sans plomb (Avgas UL91). La consommation varie selon la masse embarquée, la vitesse et la charge moteur.
À raison de 2 € par litre, le coût direct du carburant se situe entre 24 et 36 € de l’heure, ce qui est inférieur à celui d’un petit avion ou d’un hélicoptère léger. Certains appareils plus anciens ou plus puissants, comme le Xenon IV ou le Magni M24, peuvent consommer jusqu’à 20 litres/heure.
Les modèles récents sont conçus pour optimiser la consommation à vitesse de croisière constante, autour de 110 à 120 km/h, ce qui permet des vols économiques sur des trajets courts.
Une capacité d’emport et une autonomie variables selon les modèles
La capacité d’emport d’un autogire dépend du modèle, du type de rotor, de la cellule et du moteur. Pour un biplace, la charge utile varie entre 220 et 260 kg, ce qui inclut le pilote, un passager, le carburant et les bagages.
Le réservoir de carburant a généralement une capacité de 45 à 70 litres, ce qui donne une autonomie moyenne de 2,5 à 4 heures de vol. Cela représente une distance franchissable de 250 à 500 km, avec une réserve réglementaire. Cette autonomie est adaptée aux circuits touristiques régionaux ou à certaines missions d’observation.
Le poids à vide d’un autogire tourne autour de 275 à 300 kg, pour une masse maximale au décollage autorisée de 450 à 560 kg, en fonction des tolérances fixées par la DGAC pour la classe ULM.
Une sécurité passive supérieure aux ULM à voilure fixe
Le niveau de sécurité passive d’un autogire est considéré comme bon, notamment en cas de panne moteur. Le rotor étant déjà en autorotation en vol normal, il n’y a pas de transition brutale à gérer. En cas de coupure moteur, l’autogire peut conserver son contrôle et se poser en douceur sur une zone dégagée.
Contrairement à un avion léger, un autogire ne décroche pas de manière brutale. Il perd de l’altitude sans changement soudain d’assiette. Cette particularité réduit le risque d’accident lors de vols à basse vitesse ou de mauvaise estimation du plan d’approche.
Le centre de gravité bas et le couple rotor/hélice assurent une bonne stabilité en conditions turbulentes. Toutefois, le vol reste interdit en cas de vent supérieur à 35 km/h ou de rafales violentes. Le pilote doit également respecter les limitations imposées par la masse embarquée, notamment pour les passagers au gabarit supérieur à 100 kg, afin de conserver la manœuvrabilité et la sécurité.
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Voler en autogire : où et à quel prix ?
Un accès encadré aux vols d’initiation
Le vol en autogire est accessible au public par l’intermédiaire de vols d’initiation encadrés. Ces vols sont réalisés par des pilotes professionnels titulaires d’une qualification spécifique. L’expérience est proposée sous forme de baptême d’autogire, d’une durée variable, généralement entre 15 et 45 minutes.
Les vols sont opérés par des centres déclarés auprès de la DGAC. Parmi les prestataires reconnus, Tematis propose ce type d’activité dans plusieurs régions françaises. Le passager est installé dans une cabine biplace à l’avant ou à l’arrière du pilote, équipé d’un casque radio. Avant le décollage, le pilote présente l’appareil, les consignes de sécurité et le plan de vol.
Aucun certificat médical n’est requis pour monter à bord. Le passager doit toutefois être en bonne condition physique, capable de monter à bord par ses propres moyens, et de respecter les consignes données. Les vols sont réservés aux personnes majeures ou mineures accompagnées, sous réserve d’autorisation parentale écrite.
Un tarif accessible pour une activité aérienne
Le prix moyen d’un baptême d’autogire dépend de la durée du vol, de la localisation et du modèle d’appareil utilisé. En France, les tarifs débutent à 60 € pour 15 minutes de vol local, et peuvent atteindre 150 € pour 45 minutes avec survol de sites étendus.
Ces prix incluent l’accueil, les explications techniques, la mise à disposition de l’équipement, et le vol avec un pilote qualifié. Aucune formation préalable n’est nécessaire. Les vols s’effectuent en conditions de vol à vue, uniquement de jour.
Certains sites proposent des options avec vidéo ou photos, facturées entre 20 et 40 € supplémentaires. Des coffrets cadeau ou bons valables douze mois sont souvent proposés pour offrir un vol à un tiers.
Des circuits variés sur des zones touristiques
Les circuits les plus demandés sont ceux qui survolent des zones naturelles ou patrimoniales accessibles à basse altitude. Tematis propose par exemple des vols en autogire au départ de bases situées en :
* Vallée de la Loire : survol des châteaux (Chenonceau, Amboise), forêts et cours d’eau.
* Camargue : observation des marais, flamants roses et plages entre Aigues-Mortes et les Saintes-Maries-de-la-Mer.
* Bassin d’Arcachon : passage au-dessus de la dune du Pilat, de la réserve du banc d’Arguin et de l’île aux Oiseaux.
Ces circuits permettent une observation directe et lente du paysage, grâce à la faible vitesse de croisière. Ils sont adaptés aux amateurs de patrimoine, aux passionnés d’aviation légère ou aux visiteurs cherchant une activité aérienne différente de l’avion ou de l’hélicoptère.
Des conditions techniques à respecter pour chaque vol
Les conditions météo sont un paramètre essentiel pour assurer un vol en autogire. Les vols ne sont autorisés qu’en météo claire, sans précipitations ni vent fort. La visibilité horizontale minimale doit être de 5 kilomètres, avec une base de nuages supérieure à 450 mètres.
Le vent doit être stable et inférieur à 30 km/h en moyenne. Les rafales imprévisibles peuvent affecter la stabilité de l’appareil au sol et en vol. Le vol est systématiquement annulé ou reporté en cas de risque météo.
Le poids du passager est limité pour des raisons techniques et de sécurité. La plupart des autogires peuvent accueillir un passager pesant jusqu’à 100 à 110 kg maximum. Ce seuil est défini par le constructeur de l’appareil et la masse maximale autorisée au décollage. Les enfants sont acceptés à partir de 10 ans, avec une taille minimale d’environ 1,30 mètre.
Le passager doit porter des vêtements adaptés (pantalon long, veste coupe-vent, lunettes) et des chaussures fermées. Le casque de vol est fourni, avec système intercom pour communiquer avec le pilote durant le vol.
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Pourquoi choisir l’autogire pour un vol loisir ?
Une sensation directe de vol en cabine ouverte
L’un des principaux attraits du vol en autogire tient à la configuration de sa cabine. La majorité des modèles utilisés pour les vols de loisir sont ouverts ou semi-ouverts. Cette conception permet une exposition directe à l’environnement extérieur, sans vitre frontale ni porte fermée, contrairement aux avions légers ou aux hélicoptères.
Le passager perçoit ainsi de manière plus directe les mouvements de l’appareil, la circulation de l’air et les bruits mécaniques. Cette exposition contrôlée, combinée à la stabilité de l’autogire, offre une expérience de vol réaliste sans être brutale. Elle est appréciée pour les circuits courts ou les survols de paysages variés, comme les marais, les falaises ou les vallées agricoles.
Le casque de vol avec intercom permet de maintenir une communication constante avec le pilote, ce qui rassure les passagers et améliore la compréhension des étapes du vol. La visibilité, dégagée sur les côtés et en dessous, facilite l’observation de zones difficiles d’accès, y compris à basse altitude.
Une prise en main progressive à basse vitesse
L’autogire présente une stabilité naturelle en vol à faible vitesse. Il ne décroche pas comme un avion à voilure fixe. Même en approche lente ou en virage, la portance reste assurée par le rotor en autorotation.
Cette particularité en fait un aéronef bien adapté aux pilotes débutants. Les instructeurs peuvent initier leurs élèves à la mécanique de vol sans craindre les effets de décrochage ou de perte d’assiette soudaine. Pour le passager, cela se traduit par une impression de sécurité et de contrôle durant toutes les phases du vol.
Les commandes de vol sont simples : un manche central pour l’assiette et la direction, et des pédales pour le lacet. Le pilote peut démontrer la réactivité de l’appareil à basse vitesse tout en conservant un bon confort pour le passager.
Un coût inférieur aux autres appareils motorisés
Le coût d’exploitation d’un autogire est nettement plus faible que celui d’un hélicoptère. Un vol de 20 minutes revient en moyenne à 70 ou 80 €, contre 150 à 200 € pour un hélicoptère léger sur la même durée. Cette différence s’explique par une consommation réduite (entre 12 et 18 litres/heure), une mécanique plus simple, et une maintenance moins coûteuse.
Pour un exploitant, le coût horaire complet d’un autogire, incluant assurance, amortissement et carburant, est estimé entre 40 et 60 €. Cela permet de proposer des baptêmes d’autogire à un tarif accessible à un large public.
Cette accessibilité financière rend aussi l’apprentissage du pilotage plus abordable. De nombreux pilotes amateurs optent pour cette filière après avoir hésité entre avion ULM, pendulaire ou hélicoptère.
Une place passager conçue pour la visibilité
La configuration de la cabine varie selon les modèles. Dans la majorité des cas, le passager est installé à l’avant, devant le pilote. Ce positionnement assure une visibilité maximale vers l’avant, les côtés et le bas. Il est particulièrement adapté à l’observation des reliefs, des forêts, des zones humides ou des monuments historiques.
Dans les autogires à cabine côte à côte (comme le ELA 10-Eclipse ou le Magni M24), le passager est assis à droite du pilote. Ce dispositif permet des échanges plus directs et une meilleure interaction en vol. Il est souvent utilisé pour les vols de formation ou les vols touristiques en zone urbaine.
L’ergonomie de la cabine est pensée pour le confort. Les sièges sont souvent en mousse épaisse, avec ceintures de sécurité à quatre points. Le cockpit est équipé d’un pare-brise bas pour limiter les flux d’air directs. Le casque audio protège du bruit moteur et permet de suivre les commentaires du pilote pendant le survol.
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