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Comprendre la vitesse terminale en parachutisme
La vitesse terminale en parachutisme est un paramètre physique clé. Voici une explication technique et détaillée de ce phénomène.
Le concept de vitesse terminale
En parachutisme, le terme de vitesse terminale revient systématiquement lorsqu'on cherche à comprendre les lois physiques qui régissent la chute libre. Ce paramètre désigne la vitesse maximale atteinte par un corps chutant dans l’atmosphère terrestre, lorsque les forces en présence – gravité et résistance de l’air – s’équilibrent. Autrement dit, c’est le point où l’accélération cesse, et où la vitesse se stabilise jusqu’à l’ouverture du parachute. Cette notion n’a rien d’anecdotique : elle est déterminante pour la sécurité, le calcul de trajectoires, l’ouverture du parachute et le ressenti du parachutiste durant le saut.
Ce sujet ne concerne pas uniquement les parachutistes professionnels. Tous ceux qui envisagent un saut en parachute, qu’il s’agisse d’un saut en tandem ou d’une formation en chute libre, devraient comprendre les principes de base liés à la dynamique de la chute. Contrairement à certaines idées reçues, la vitesse terminale ne dépend pas uniquement du poids ou de l’altitude. Elle est influencée par de nombreux facteurs, dont la surface corporelle, la densité de l’air, la position du corps, ou encore la combinaison portée.
Dans cet article, nous allons détailler ce qu’est la vitesse terminale, comment elle est atteinte, comment elle varie selon les cas, et pourquoi elle est essentielle dans la pratique du parachutisme moderne.
La vitesse terminale : un équilibre des forces en chute libre
La vitesse terminale correspond au moment où la force de traînée aérodynamique, qui s’oppose à la chute, devient égale à la force gravitationnelle qui attire le corps vers le sol. Lorsqu’un objet est lâché dans l’atmosphère, il commence par accélérer sous l’effet de la gravité. Mais à mesure que sa vitesse augmente, la résistance de l’air augmente également. Cette traînée devient progressivement suffisante pour compenser l’attraction terrestre. C’est à cet instant que la vitesse se stabilise : on atteint la vitesse terminale.
Chez un parachutiste en position dite "ventre vers terre", c’est-à-dire à plat, bras et jambes ouverts pour maximiser la surface de freinage, la vitesse terminale se situe généralement autour de 200 km/h (environ 55 m/s). Cette valeur n’est pas fixe. Elle varie en fonction de plusieurs paramètres :
* La masse corporelle : à surface équivalente, un parachutiste plus lourd aura une vitesse terminale plus élevée, car la force de gravité est plus importante.
* La densité de l’air : à haute altitude, l’air est moins dense, donc la traînée est plus faible. Cela signifie que la vitesse terminale augmente. À 4 000 mètres d’altitude, l’air est environ 40 % moins dense qu’au niveau de la mer.
* La position du corps : un parachutiste en position verticale (chute tête en bas) aura une vitesse terminale pouvant atteindre 300 km/h, soit 83 m/s. Certains professionnels entraînés dans des disciplines comme le freefly dépassent couramment ces valeurs.
* La combinaison et l’équipement : une combinaison large augmente la surface de freinage, ce qui réduit la vitesse terminale. À l’inverse, les tenues près du corps ou les wingsuits modifient radicalement les flux d’air et peuvent même générer de la portance.
Cette dynamique fait de la vitesse terminale un indicateur stratégique pour tout saut en parachute. La capacité à l’atteindre et à la stabiliser permet un meilleur contrôle de la descente, notamment lors des manœuvres de regroupement en formation ou pour synchroniser les ouvertures de parachute dans un saut groupé.
Le rôle de la vitesse terminale dans un saut en tandem
Lors d’un saut en tandem, le poids total du duo formé par le moniteur et le passager peut atteindre 180 à 220 kg, selon les équipements utilisés. Ce poids, combiné à une position de chute optimisée, génère une vitesse terminale plus importante qu’en chute solo. En moyenne, un saut en tandem entraîne une vitesse de l’ordre de 220 à 240 km/h (61 à 67 m/s), notamment parce que la surface projetée au vent reste modérée par rapport à la masse totale.
Cette vitesse plus élevée impose une préparation technique rigoureuse. Le moniteur doit gérer l’aérodynamisme, la stabilité en vol et l’ouverture du parachute avec précision. La fenêtre de déclenchement de l’ouverture du parachute principal est calculée en tenant compte de cette vitesse terminale, pour garantir une décélération progressive et maîtrisée. Un déclenchement trop tardif peut générer une force d’ouverture trop violente, endommageant l’équipement ou provoquant des blessures.
Dans le cas des sauts en parachute touristiques, la majorité des chuteurs novices sont étonnés par la sensation de vitesse. Toutefois, cette perception est trompeuse. En raison de l’absence de repères visuels fixes en altitude et de l’effet du vent relatif, le corps s’habitue rapidement à la vitesse terminale. Le son du vent, la pression sur le visage et la position du corps sont les seuls indices tangibles.
L’importance de maîtriser cette vitesse dans un saut en tandem ne se limite pas au confort. Elle conditionne également la sécurité du passager, la précision de l’atterrissage, et la stabilité du vol pendant la chute libre. C’est pourquoi le réglage du harnais, le positionnement du corps et la préparation pré-saut sont essentiels pour contrôler les effets de la vitesse terminale.
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Les variations extrêmes et les cas particuliers en parachutisme
Bien que les valeurs courantes de vitesse terminale soient connues, certains cas extrêmes montrent jusqu’où peut aller ce phénomène. Le record mondial de vitesse terminale en chute libre revient à Felix Baumgartner, lors de son saut depuis la stratosphère le 14 octobre 2012. Il a atteint la vitesse de 1 357,6 km/h (376 m/s) à 38 969 mètres d’altitude, en dépassant brièvement la vitesse du son. Cette valeur n’aurait pas été possible à basse altitude : l’air raréfié de la stratosphère réduit drastiquement la traînée.
Les parachutistes militaires, en particulier ceux pratiquant des sauts HALO (High Altitude – Low Opening), chutent souvent depuis des altitudes supérieures à 10 000 mètres. Pour éviter l’hypoxie, ils utilisent des masques à oxygène, mais doivent aussi tenir compte des effets sur la vitesse terminale : en raison de la faible densité de l’air, ils atteignent des vitesses bien plus élevées qu’en saut classique. L’ouverture du parachute doit alors être parfaitement synchronisée avec l’altitude cible, sous peine de surcharge mécanique.
Autre exemple : les sauts en wingsuit. Cette discipline modifie fondamentalement les règles. Le corps du parachutiste devient porteur, générant une portance horizontale. La vitesse terminale verticale est alors réduite, autour de 150 à 180 km/h, tandis que la vitesse horizontale peut dépasser 200 km/h. Le calcul de trajectoire devient alors tridimensionnel, avec une courbe de vol plané mesurée par ratio (souvent autour de 2,5:1, soit 2,5 mètres parcourus horizontalement pour 1 mètre descendu).
Ces variations montrent que la vitesse terminale n’est ni une constante universelle, ni un simple chiffre à connaître. Elle est le reflet d’un équilibre physique complexe entre gravité, masse, résistance aérodynamique et géométrie du corps. Dans le domaine du parachutisme, maîtriser ces paramètres permet d’anticiper les risques, d’optimiser les performances et de garantir la sécurité du saut.
Pourquoi la vitesse terminale doit être connue et maîtrisée
Dans la pratique du parachutisme, comprendre et anticiper la vitesse terminale n’est pas une option. C’est un prérequis technique indispensable. Elle détermine la durée de la chute libre, le moment optimal pour l’ouverture du parachute, les contraintes mécaniques sur l’équipement, mais aussi la stratégie de formation en vol ou de coordination entre plusieurs parachutistes.
Les chiffres sont clairs : une chute à 200 km/h génère une force d’impact considérable si elle n’est pas compensée par une décélération progressive. La variation de densité de l’air avec l’altitude impose des calculs précis, en particulier pour les sauts tactiques ou sportifs à haute performance. De même, le poids, la position, et le type de combinaison influencent fortement le comportement en vol.
Pour les pratiquants réguliers comme pour les novices en saut en tandem, la compréhension des enjeux liés à la vitesse terminale est un gage de sécurité. Elle permet une meilleure préparation mentale et physique, et offre des repères clairs pour interpréter les sensations ressenties en vol.
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