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Dix faits scientifiques étonnants à connaître sur les dauphins
Découvrez dix faits insolites sur les dauphins : cerveau, sommeil, outils, comportements sociaux et culturels. Idéal pour mieux observer les dauphins.
Les dauphins fascinent depuis l’Antiquité. Leur apparente douceur, leur intelligence et leur comportement social en font des animaux emblématiques des océans. Pourtant, derrière cette image populaire se cache une complexité biologique et cognitive méconnue. Observer les dauphins dans leur milieu naturel, ou les étudier en laboratoire, révèle des particularités rares, parfois uniques dans le règne animal : cerveau plus complexe que celui de l’homme, sommeil unilatéral, usage d’outils, traditions culturelles et même comportements sociaux équivoques. Ce dossier détaille dix caractéristiques scientifiques étonnantes des dauphins, appuyées par des études rigoureuses en éthologie, neurologie et écologie marine. Voir les dauphins autrement, c’est aussi comprendre leurs capacités hors normes et leurs interactions complexes avec leur environnement et leurs congénères. Chaque point développé ici vous permettra d’appréhender ces cétacés sous un angle plus riche et nuancé, que ce soit pour la recherche, l’observation éco-touristique ou simplement pour mieux les connaître.
1. Le cerveau des dauphins est plus plissé que celui des humains
Le cerveau des dauphins, notamment celui du grand dauphin (*Tursiops truncatus*), présente un degré de plissement cortical supérieur à celui de l’humain. En neurologie, ce paramètre est mesuré par l’indice de gyrification, qui indique la surface du cortex cérébral disponible pour les fonctions cognitives. Le cerveau d’un dauphin adulte peut peser entre 1,5 et 1,7 kilogramme, alors que celui d’un humain pèse en moyenne 1,4 kg. Toutefois, c’est surtout la structure interne qui intrigue les scientifiques. Le néocortex, impliqué dans le raisonnement, la mémoire, la perception sensorielle et le langage, y est très développé. Cela explique des capacités cognitives élevées : résolution de problèmes, communication complexe, apprentissage social. Voir les dauphins interagir révèle souvent des comportements impliquant planification ou coopération. Les capacités neurologiques observées chez ces cétacés sont comparables à celles des primates supérieurs, ce qui place les dauphins parmi les rares espèces capables de former des représentations mentales élaborées et de se projeter dans le futur.
2. Ils dorment avec un seul hémisphère du cerveau à la fois
Les dauphins, à la différence de la plupart des mammifères terrestres, doivent remonter régulièrement à la surface pour respirer. Ils ne peuvent donc pas se permettre un sommeil profond et continu sans risquer l’asphyxie. Pour répondre à cette contrainte biologique, les dauphins ont développé une stratégie appelée **sommeil unihémisphérique alterné**. Pendant qu’un hémisphère du cerveau entre en phase de repos, l’autre reste actif pour contrôler les fonctions vitales et maintenir une vigilance minimale. Ce mécanisme permet également de conserver un œil ouvert, littéralement : l’œil opposé à l’hémisphère endormi se ferme, tandis que l’autre reste partiellement ouvert. Observer les dauphins en sommeil permet de noter ce comportement asymétrique unique. Ce type de sommeil ne diminue pas significativement leurs performances cognitives à court terme. Il permet également aux dauphins de se déplacer lentement en groupe pendant leur repos, ce qui renforce la sécurité collective et la cohésion sociale.
3. Leur peau se régénère toutes les deux heures
La peau des dauphins est l’un des tissus épidermiques les plus dynamiques du règne animal. Elle se renouvelle en moyenne toutes les deux heures, contre environ 28 jours chez l’humain. Cette régénération rapide est un mécanisme adaptatif permettant de réduire la friction hydrodynamique et de limiter la colonisation par des parasites ou des micro-organismes marins. La peau est extrêmement lisse, dépourvue de poils, et contient une couche superficielle de kératinocytes qui se détachent en permanence. Voir les dauphins de près révèle l’absence de cicatrices anciennes, remplacées très rapidement par de nouvelles cellules. Ce phénomène est particulièrement important pour les espèces vivant dans des eaux chaudes, où les risques infectieux sont accrus. Cette auto-régénération limite aussi les blessures lors des contacts sociaux parfois rugueux. C’est également un facteur important pour ceux qui souhaitent observer les dauphins en pleine nage, car cette peau parfaitement hydrodynamique leur permet d’atteindre des vitesses de plus de 30 km/h.
4. Ils se reconnaissent dans un miroir
La reconnaissance de soi dans un miroir est considérée comme un indicateur de conscience de soi, capacité rare dans le règne animal. Chez les dauphins, cette aptitude a été démontrée pour la première fois en 2001 à l’Université de New York. Lors d’expériences en captivité, des dauphins ont été marqués avec des taches de peinture non odorantes sur des parties de leur corps qu’ils ne peuvent pas voir directement. Lorsqu’ils sont placés devant un miroir, ils utilisent celui-ci pour observer la marque, s’en approcher et effectuer des mouvements ciblés, montrant qu’ils comprennent que l’image reflétée est la leur. Seuls quelques animaux, comme les chimpanzés, les éléphants et les pies, ont réussi ce test. Voir les dauphins interagir avec leur reflet prouve une capacité de représentation mentale avancée. Cette compétence est importante pour comprendre les bases neurologiques de l’intelligence sociale, une dimension essentielle dans les sociétés de cétacés.
5. Chaque dauphin a un “nom” sifflé unique
Les dauphins émettent un sifflement spécifique et stable au cours de leur vie, appelé « signature whistle » en anglais. Ce sifflement, propre à chaque individu, remplit une fonction similaire à celle d’un nom chez l’humain. Il est généralement acquis au cours des premiers mois de vie. Les congénères sont capables de reconnaître et d’imiter le sifflement d’un autre dauphin pour l’appeler ou attirer son attention, même à plusieurs kilomètres de distance sous l’eau. Ces signaux sont utilisés dans divers contextes : regroupement, aide, coordination ou jeux. Observer les dauphins permet de remarquer ces échanges complexes de sons, surtout dans les groupes sociaux stables. Les chercheurs ont démontré que les dauphins répondent spécifiquement à leur propre sifflement lorsqu’il est reproduit par des haut-parleurs, ce qui confirme une reconnaissance auditive de leur "nom". Ce système de communication individualisée constitue une avancée significative dans l’étude des langages animaux non humains.
6. Ils s’adonnent au jeu pour le plaisir
Les dauphins sont parmi les rares espèces à s’engager régulièrement dans des activités de jeu dénuées de toute finalité utilitaire. Ils fabriquent des bulles d’air qu’ils manipulent avec leur rostre, se passent des objets comme des algues, glissent sur les vagues créées par les bateaux ou nagent en synchronie. Ces comportements ne visent ni l’alimentation ni la reproduction, mais apparaissent comme de véritables interactions ludiques. Cette capacité à jouer suggère une forme de bien-être cognitif et social. Voir les dauphins dans ces phases de jeu est fréquent chez les jeunes, mais aussi chez les adultes. Le jeu peut renforcer les liens sociaux, hiérarchiser les relations ou encore permettre un apprentissage moteur. Il constitue aussi un indicateur précieux du bon état de santé physique et mental des groupes. L’étude du jeu animal est un axe de recherche actif, et les dauphins en fournissent un exemple particulièrement documenté et diversifié.
7. Ils utilisent des outils
Les dauphins font partie des rares espèces animales capables d’utiliser des outils de manière intentionnelle. Une observation marquante a été faite dans la région de Shark Bay, en Australie : des grands dauphins y utilisent des éponges marines qu’ils placent sur leur rostre pour fouiller le fond sableux sans se blesser. Ce comportement, appelé « sponging », leur permet d’accéder à des proies enfouies inaccessibles autrement. Ce qui rend cette pratique encore plus remarquable, c’est sa transmission culturelle : elle est apprise par les jeunes auprès de leur mère et ne se retrouve que dans certaines populations. Elle concerne principalement les femelles, ce qui suggère une spécialisation sexuelle des rôles. Voir les dauphins en pleine chasse révèle alors des stratégies très diversifiées. L’utilisation d’outils est souvent considérée comme un signe d’intelligence avancée, au même titre que chez certains primates ou oiseaux. Chez les dauphins, elle témoigne d’une capacité d’innovation et de transmission intergénérationnelle.
8. Ils ont des comportements culturels différenciés
Les populations de dauphins n’adoptent pas toutes les mêmes techniques de chasse, de communication ou de jeu. Ces différences comportementales, qui ne s’expliquent ni par la génétique ni par l’environnement strict, sont assimilées à des cultures animales. Par exemple, certains groupes utilisent la technique dite de l’« encerclement par échouage », où les dauphins se jettent volontairement sur la plage pour capturer des poissons, alors que d’autres préfèrent le rabattage en groupe ou le piégeage acoustique. De même, des variations dans les sifflements signature et les jeux sociaux sont observées selon les régions. Ces traditions comportementales sont apprises par observation, principalement entre individus proches, souvent au sein de la cellule mère-enfant. Observer les dauphins à différents endroits du globe permet donc de constater une réelle diversité culturelle. Cette complexité montre que les dauphins ne fonctionnent pas uniquement par instinct mais adaptent activement leur comportement selon des normes partagées dans leur communauté.
9. Ils ont des relations sexuelles non reproductives
Les dauphins sont connus pour la variété et la fréquence de leurs comportements sexuels, qui vont bien au-delà de la simple reproduction. Ils entretiennent des relations sexuelles entre individus de même sexe, avec des espèces différentes, ou dans des configurations qui n’ont aucun lien avec la saison des accouplements. Ces interactions peuvent remplir plusieurs fonctions sociales : réduction des tensions, renforcement des alliances, hiérarchisation du groupe ou simple jeu. Les mâles forment parfois des duos ou trios stables appelés « alliances », renforcés par des contacts sexuels. Ces comportements sont observables chez de nombreuses espèces de dauphins, notamment les *Tursiops*. Voir les dauphins interagir ainsi permet de mieux comprendre la complexité de leurs relations sociales. Ces pratiques non reproductives sont interprétées comme des outils de gestion sociale dans des groupes à forte cohésion. Elles rapprochent les dauphins d’espèces comme les bonobos, réputés eux aussi pour une sexualité très diversifiée.
10. Ils peuvent être très violents entre eux
Malgré leur image positive, les dauphins sont aussi capables d’une grande agressivité. Des études ont documenté des cas d’infanticide entre mâles, souvent motivés par la stratégie reproductive : en tuant un jeune, les mâles forcent la femelle à redevenir fertile. D’autres comportements violents visent des espèces extérieures, comme les marsouins communs, qui sont parfois pourchassés et tués sans raison alimentaire. Cette agressivité pourrait répondre à des mécanismes de domination, de territorialité ou de simple entraînement. Dans certains groupes, on observe également des blessures graves causées par des morsures ou des coups de rostre. Observer les dauphins dans leur milieu naturel révèle donc une dualité : ils sont capables de coopération complexe mais aussi de violence stratégique. Ces éléments ne doivent pas être négligés dans les programmes de conservation ou d’interaction avec les humains. Ils soulignent que les dauphins, comme beaucoup de mammifères sociaux, présentent une large palette comportementale, allant du soin au conflit.
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